Pour tenter de réduire sa pollution atmosphérique record, Delhi a mis en place une circulation alternée pendant les deux premières semaines de janvier. C’est mieux que rien, mais ce ne sera pas suffisant.
La capitale indienne a le triste honneur d’être régulièrement citée comme la ville la plus polluée du monde, sa pollution de l’air causant un nombre croissant de décès d’année en année. Alors que l’utilisation accrue des véhicules à moteur, les industries polluantes et la surpopulation sont les parfaits coupables, Delhi présente en fait un mélange toxique composé de multiples ingrédients.
La géographie de la ville, son climat, sa consommation d’énergie et sa population urbaine croissante se combinent pour intensifier la concentration des polluants atmosphériques, en particulier les fameuses particules ultrafines particulièrement nocives. J’ai récemment mené une étude avec des collègues britanniques et indiens sur les facteurs à l’origine des problèmes de pollution de l’air à Delhi. Nous avons essayé de découvrir pourquoi l’air de la ville était bien pire que celui d’autres mégalopoles côtières en Inde et ailleurs.
Irrespirable
Les villes côtières comme Bombay peuvent au moins « éliminer » leur smog avec relativement peu de brises marines polluées ; à Delhi, ville enclavée, ce renouvellement de l’air est beaucoup plus limité. En réalité, les zones entourant la capitale indienne sont parfois encore plus polluées que la ville elle-même. La plupart des fours à briques de Delhi sont donc situés à la périphérie et souvent dans des zones venteuses.